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FAIRE SES COURSES A NOUMÉA

En arrivant sur le territoire calédonien, nous avons rapidement été surpris par le budget qu’il faut consacrer à de simples courses. L’écart de prix entre nos deux pays s’élèverait à 89% dans le secteur des produits alimentaires, et nous sommes désormais à l’affut des promotions en tout genre.


Quand on vient vivre en Nouvelle-Calédonie, on adopte une nouvelle façon de faire son ravitaillement hebdomadaire. En France, le schéma est le suivant : on choisit un produit, puis on regarde si le prix nous convient. Ici, c’est l’inverse : on observe attentivement toutes les étiquettes de prix, à la recherche de la plus intéressante, puis on vérifie si le produit nous convient.


Pour illustrer ce phénomène, nous avons mené l’enquête dans les supermarchés Géant Casino et Champion de Nouméa.




Constatez par vous-même, ce paquet de céréales Spécial K nature (750g) est vendu 1380 XPF (XPF : franc pacifique, monnaie locale) soit 11,56€. Dans un magasin Leclerc en France, on le trouve à moins de 3,90€, soit un écart de 196%.













Pas de céréales pour le petit déjeuner ? Tant pis, il nous reste le plaisir d’un bon jus de fruits ! Quoique…

A 3,89€ le litre, il est 238% plus cher qu’en métropole (1,15€).














Voici maintenant un produit alimentaire que nous adorons en métropole. Pratique et peu excessif, le blanc de dinde accompagne de nombreux repas pour seulement 2,34€. Ici, à 6,29€ les 4 tranches, il faut apprendre à en apprécier chaque bouchée…













Notre cher fromage français va nous manquer pendant ces 4 mois... Ce format familial qui coûte 4,34€ en métropole, atteint la modique somme de 15€ (1795 XPF) sur l'ile, rien que ça !













Sur le caillou, nous avons également dû renoncer au plaisir du yaourt en fin de repas. Avec une augmentation de 389%, c’est 15,50€ que nous devrions débourser pour ces 16 pots de Panier de Yoplait, au lieu des 3,17€ en métropole.













Ce pot de Nutella de 750g à 4,50€ en France métropolitaine est vendu 11,70€ à Nouméa, soit un différentiel de 171% ! Vous saurez au moins comment nous faire plaisir à notre retour... ;-)














Nous pensions alors nous replier sur une pâte à tartiner de qualité inférieure, vendue 2,39€ les 750g en métropole. Mais à notre grande surprise, celle-ci est quasiment aussi inabordable que le Nutella : 10,85€.












Vous l’aurez compris, sur un produit isolé, l'écart se ressent déjà fortement. Alors qu'en est-il pour un plein de courses d'une ou plusieurs semaines ? Le schéma ci-dessous compare les montants d'un panier de courses moyen en France et en Nouvelle-Calédonie.



Alors pourquoi une telle différence de prix entre la métropole et la Collectivité d’Outre-Mer ?


La première cause évidente du niveau des prix est le coût à l’importation et les taxes que cette dernière engendre (frais de transport, droits de douane et taxes à l’importation).

D'autre part, en métropole, le discount a su tirer les prix vers le bas pour respecter le budget des ménages. A l'inverse, sur l’ile, les situations de monopole sont fréquentes dans le secteur de l'alimentaire. La concurrence est donc quasiment inexistante et les grandes surfaces alignent leurs prix.

Par ailleurs, il arrive de voir certains linéaires presque vides. Ce constat s’explique par des productions limitées sur le territoire conjuguées à des délais d’importation souvent longs selon les produits. Ces ruptures de stocks diminuent le choix (déjà limité) et la rareté augmente la valeur des produits.


Manger local nous direz-vous ?


Avant d’arriver sur l’île, nous pensions consommer local pour contourner ces prix XXL. Seulement, l’importation n’est pas le seul motif expliquant le niveau des prix. Pour faire face au coût de la vie globalement très élevé, les producteurs locaux haussent leurs prix de vente et les répercutent sur le consommateur final. Ainsi, même le poisson, les fruits et légumes locaux ont tendance à être chers. Au final, il y a peu de produits de substitution pour remplacer la nourriture française que nous aimons tant.

Le marché, endroit où la majorité d’entre nous pensent trouver des prix plus bas, n’offre pas plus de satisfaction. Pour supporter le coût de la vie à Nouméa, les broussards venus s’installer dans la capitale proposent des prix quasiment alignés sur les grandes surfaces.


Comment la population locale supporte ce coût de la vie ?


Evidemment, ces prix élevés ne se limitent pas à l’alimentaire. Le coût de la vie élevé en Nouvelle-Calédonie s’applique à l’ensemble des secteurs. A titre d’exemple, il n’existe ici qu’un seul opérateur téléphonique, et cette situation de monopole incite la pratique de tarifs excessifs.

Pour assumer ces frais, les calédoniens ont l’avantage d’avoir des salaires plus élevés à poste égal. Les Smicards ou chômeurs, quant à eux, satisfont encore une partie de leurs besoins par le biais de méthodes traditionnelles. Eh oui, la chasse, la pêche et la cueillette sont de simples loisirs en métropole, mais des pratiques récurrentes ici. Le poisson pêché en pleine mer, le cerf tué en brousse et les légumes du potager viennent remplir le frigo pour la semaine.


Au 21ème siècle, voilà qui contraste avec la société de consommation grandissante que nous connaissons en métropole…





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